Traduit par Sandrine Martin que je remercie infiniment
VERSION AUDIO FRANÇAISE par Dario Luschi VERSION AUDIO FRANÇAISE par Samantha di Guardo Merci beaucoup aux deux
12 Mars 2057
Aujourd’hui je suis allée rendre visite à mon arrière grand-mère Mamybis, comme je l appelle souvent. Il y avait une grande fête en l honneur de sa chère amie qui fête ses 100 ans. Cette dernière et Mamybis habitent à la campagne dans un lieu magnifique, je dirai même magique, avec d autres centenaires et quelques familles arrivées là, ces trente dernières années.
Comme toujours pendant ce genre de fête, les récits d’autrefois commencent. Mamybis raconte qu’ il y a longtemps, mais très, très longtemps, alors que ma maman n’était pas encore née, il y eut une période où sévit un virus très fort. Il s’appelait Corona Virus. En réalité il n avait pas provoqué tant de mort que ça (on mourrait plutôt d autres maladies et de guerres à l’époque), mais il était tellement contagieux et difficile à enrayer que les gouvernements du monde entier décidèrent de prendre des mesures sévères pour arrêter la propagation de cette épidémie.
Mamybis raconte qu’ils durent rester à la maison tellement de jours, que pratiquement tous les magasins étaient fermés, mais qu’ ̀heureusement était garanti les produits de première nécessité ;la nourriture et les médicaments. Et oui, en ce temps là il y avait les médicaments, une sorte de petits comprimés presque toujours blancs et amers, que les gens prenaient en continu pour n’importe quelle petite maladie.
Il paraît qu’à l’époque les personnes vivaient dans une frénésie totale, avec tellement de choses à faire, et que ce mode de vie, avait petit à petit limité leur capacité à respirer et à être heureux. Ceci était particulièrement vrai pour ceux qui vivaient dans des lieux appelés villes ou métropoles, qui étaient pleines de voitures, d’usines et d’immeubles, où il n’y avait presque ou pas d’arbres et l’air était vicié et irrespirable. Et comme ça, les êtres humains tombaient souvent malades et prenaient alors des médicaments pour avoir rapidement la sensation d’aller mieux. Ils avaient oublié que le silence, l’art, le jeûne, les herbes et par-dessus tout le repos, étaient les meilleurs remèdes.
Je n’ai pas bien compris pourquoi, mais il paraît qu’ ils ne pouvaient pas s’arrêter et qu’ ils prenaient ces comprimés pour pouvoir continuer à travailler toujours et à tout prix. Au contraire lorsqu’ arriva le Corona Virus, ils furent obligés de s’arrêter. TOUS. D’un coup. Quasiment du jour au lendemain. Ils durent rester à la maison, sans pouvoir se prendre dans les bras, s’embrasser, ou faire l’amour. Pour les rares fois où ils sortaient pour des motifs indispensables tels que faire les courses (une seule personne par famille ), ils devaient maintenir une distance de sécurité et se saluer de loin.
Il paraît qu’à l’époque il y avait une forme archaïque de communication qui s’appelait « réseaux sociaux «. Un lieu virtuel où l’on pouvait mettre en commun ou échanger, idées, photos, talents, projets. Mamybis dit que ces réseaux furent d’une grande aide. Chacun mettait à disposition d’autrui, ses propres capacités et ses talents. Il y avait ceux qui offraient des cours de yoga, ceux qui se réunissaient dans une salle virtuelle pour danser ensemble, qui lisaient des histoires pour les enfants qui restaient à la maison ( les écoles étant aussi fermées ), ceux qui enseignaient à faire le pain ;à cette époque on n’achetait uniquement que des plats préparés car il n’y avait pas de temps pour ce genre de chose( je dois encore comprendre ce qu’ il y avait de si important à faire pour ne pas cuisiner sa propre nourriture ).
A travers ces réseaux sociaux, les artistes commencèrent à faire des concerts chez eux, certains donnèrent aussi des cours de guitare ou d’autres instruments. C’était devenu une course à la solidarité. Lorsque Mamybis raconte la fraternité, l’égalité et la beauté de ces échanges, une larme coule sur son visage.
Mais la chose qui émeut le plus Mamybis et ses amis centenaires, c’est que ce STOP obligea soudain tout le monde, à se regarder de l’intérieur, à revenir à l’harmonie de sa propre essence avec Terre Mère, avec les cycles de la vie, avec l’univers, avec une vision plus ample et plus spirituelle de l’existence. Cette harmonie, cette simplicité, cette lenteur que nombre d’entre eux avaient désiré, invoqué et cherché à vivre depuis longtemps. C’était enfin une réalité.
Les êtres humains retournèrent petit à petit à l écoute des battements de leur cœur , à respirer par leur cœur , à baisser le volume du mental qui pu ainsi se laisser enlacer par le cœur, et ensemble, cœur et mental, réveillèrent les potentiels infinis de l’être humain. Comme une baguette magique personnelle et universelle leur cœur et leur mental commencèrent une profonde transformation de la vie sur la planète Terre. Chacun comprit et expérimenta de faire partie unique et précieuse d’un TOUT, retrouva le sens sacré de la Vie, reconnut la beauté et l’abondance de la nature et de chaque Être Vivant. La gratitude, les soins, l’amour, l’harmonie, la joie, la compassion, la gentillesse, la patience remplirent chaque pensée, chaque action, chaque nouveau projet, chaque particule d’air, d’eau, de terre et de feu.
Ce fut alors qu’ils commencèrent à faire les premières tentatives de ce que l’on appelait à l’époque ; télépathie.
Et oui. Cela peut vous sembler étrange mais en 2020, pratiquement personne ne connaissait la télépathie. Les êtres humains se parlaient de vive voix ou écrivaient sur ces fameux réseaux sociaux. Ils ne disaient pas toujours ce qu’ils avaient sur le cœur . Ils parlaient entre eux, mais ne savaient pas communiquer avec les animaux (à part peut-être avec leur propre animal domestique ), et encore moins avec les plantes. Ils se croyaient supérieurs, les maîtres du monde, mais ils ne savaient même pas entrer en contact entre eux et encore moins avec les autres êtres vivants de la planète. Je ne sais vraiment pas comment ils faisaient !
Mamybis et ses congénères disent que c’était difficile. Le changement fût soudain et radical. Ils disent que tous, chacun pour soi et tous ensemble, se sacrifièrent, c’est-à-dire qu’ils rendirent sacré chaque geste, cherchèrent et mirent en mouvement même le plus petit grain de leurs ressources intérieures. Ils retrouvèrent Foi et confiance en eux même, en leur lumière, en l’Univers. Un sens plus intime et profond d’union se diffusa sur la Terre entière. Depuis lors la Vie continue dans son nouveau flux authentique, sacré et éternel.
Qu’est-ce que j’aime cette histoire !
A la fin du récit j’ai serré très fort dans mes bras Mamybis, son amie et les autres centenaires du village. Je les ai remercié du plus profond de mon coeur pour leur courage, pour leur force et pour avoir réussi à faire traverser l’humanité, hors du bourbier, le plus profond et le plus sombre de son histoire.
À la fin Mamybis s’est mise à danser. Elle a dit qu’il y avait à son époque une grande danseuse ( Il me semble qu’elle s’appelait Pina Bauch ), qui disait « Dansons, dansons sinon nous sommes perdus. » et cela vaut pour toutes les époques, les plus difficiles et les plus légères.
Nous sommes encore en train de danser. Veux tu te joindre à nous ?
NOTE Vous pouvez lire la suit, en italien pour le moment, ici
IL CORONA VIRUS RACCONTATO DAI NOSTRI BISNIPOTI – Fine della quarantena
IL CORONA VIRUS RACCONTATO DAI NOSTRI BISNIPOTI – Affacciamoci compagnia
IL CORONA VIRUS RACCONTATO DAI NOSTRI BISNIPOTI – Stare con quel che con quel che c’è per il tempo che ci vuole
IL CORONA VIRUS RACCONTATO DAI NOSTRI BISNIPOTI – Cuore e Cervello insieme